Cleaning day : cette politique vouée à l’échec

Sénégal

Son excellence le président Macky Sall a l’ambition de faire du Sénégal un pays propre en lançant le « cleaning day ». Des opérations de désencombrement et de déguerpissement sont menées dans plusieurs zones du pays avec des moyens colossaux déployés (matériels, humains, financiers…) . La propreté ne doit pas être un slogan mais au contraire c’est une affaire de tous.

L’initiative de nettoyer la capitale Dakar et les régions est pertinente mais sa mise en oeuvre a débuté par un biais.  Une chose mise en place sans l’adhésion des autres citoyens ne fera pas long feu. Les services techniques compétents devraient mettre l’accent sur le marketing social pour un changement de comportement. Il fallait d’abord sensibiliser les populations sur les risques liés à l’insalubrité, mettre le focus sur le bénéfice ou l’efficacité de la propreté sur la santé. Organiser des causeries dans les quartiers et villages, faire des émissions radiophoniques et télévisées sur le thème. L’éveil des consciences pourrait alors être le déclic ou même l’émulation. Si chacun des  sénégalais éprouve le sentiment de faire du bien en nettoyant la devanture de sa maison et de ne pas salir la rue,  on atteindrait à moitié le résultat attendu. Cette attitude positive va empêcher aux citoyens de jeter des ordures dans les rues (pots en plastique du café touba, sachets d’eau, coques d’arachide, peaux de banane… ).

Ainsi l’Etat devra mettre des mesures d’accompagnement dans les communes (camions de ramassage des ordures), aménager des sites pour les professionnels de la mécanique automobile, faire l’entretien journalier des marchés), octroyer à chaque famille 2 poubelles conventionnelles, mettre dans chaque quartier un comité d’hygiène (jeunes et femmes bénévoles), donner à chaque chef de quartier ou de village le matériel suivant: pelles, râteaux, balais, brouettes). En somme la propreté doit être traduite par des actes concrets et non à des actions à grande envergure juste pour quelques semaines.

Elhadji Abdoulaye Dia 
Travailleur social en formation à l’ENTSS