Les médias en Afrique jouent leur rôle d’alerte à travers un traitement objectif et professionnel des sujets dont ils se saisissent le sens. Ils soulèvent les vraies questions qui concernent le développement du continent à savoir la bonne gouvernance, l’énergie et les infrastructures, l’agriculture et l’environnement, les technologies de la communication et de l’information, etc. sans  une issue, parfois, qui puisse permettre aux décideurs d’en saisir la portée et de les trouver une solution durable. Le métier de journaliste en Afrique se réduit petit à petit à des comptes rendus de séminaires, à la publication de faits dans le sens toujours voulu par les autorités étatiques et à l’inactivité.

L’origine de cette situation : la limitation de plus en plus constatée de sources documentaires pour les journalistes, l’absence de cadre approprié pour le partage d’informations sur la profession, et la limitation des activités journalistiques aux fondamentaux classiques de recueillir, recouper et traiter l’information.

En outre, plusieurs Organisations de journalistes existent sur le continent, centrées sur la défense des intérêts des travailleurs des médias, des médias eux-mêmes ou des patrons de médias. Il n’y a pas une réelle orientation sur la finalité à des causes au service des populations, du développement des localités et de nos pays.

Raison pour laquelle en Septembre 2012, en marge d’une session de recyclage de journalistes africains sur les questions de développement tenue à Indian Institute of mass Communication de New Delhi, en Inde une trentaine de confrères de Plus de 30 pays du continent ont senti l’urgence de mettre sur pied une structure baptisée African journalists forum des cendres d’African development press (Une organisation de journalistes qui existait depuis 1974), pour mieux agir face aux problèmes que rencontrent nos pays sur le chemin du développement. A cet effet, un bureau a été mis sur place dans le but de coordonner les actions en cette phase difficile de démarrage des activités et de faire de telle sorte que tous les journalistes africains s’y retrouvent. La structure n’a ni un but syndical, ni un but politique comme la plupart des Organisations de journalistes de nos jours. Notre identité, qui n’est pas celle des autres, est de faire un travail de journalistes exclusivement orienté sur les questions de développement et de prévention et gestion des conflits qui minent le développement de notre continent, d’en faire prendre conscience aux décideurs, de mener un plaidoyer, du Lobbying auprès d’eux et de suivre le dossier jusqu’à la réalisation des recommandations arrêtées.

A ce jour, nous atteignons, en quelques mois d’existence, des résultats encourageants : des journalistes de pays non représentés manifestent leur désir d’être membres, des autorités étatiques africaines souhaitent faire de nous des interlocuteurs, des groupes, organisations estiment partager avec nous les mêmes idéaux et voudraient que nous cheminions avec eux, etc.

African Journalists Forum prend déjà position pour ce qui concerne  plusieurs actes commis par des autorités en matière de corruption, de dilapidation de biens publics, d’accords qui lèsent le continent sur certaines questions de développement, de la progression de la faim en milieu rural, d’investissements qui ne tiennent pas compte des besoins des populations,  et entend publier un rapport annuel sur l’état des sociétés africaines qui mettra à nu les défis régionaux et nationaux en matière de développement. La structure souhaite assurer une plus grande formation à ses membres pour leur permettre à chaque fois d’être au top face à ces grandes problématiques.

African Journalists Forum, qui se trouve être l’une des plus grandes Organisations de journalistes du continent, organise cette session stratégique pour partager avec ses membres, les autorités étatiques continentales  les partenaires financiers et au développement, les orientations et les objectifs qu’elle s’est fixée.  Ils comptent cinq composantes à savoir : Bonne gouvernance, Energie et infrastructures, agriculture et environnement,  Technologies, gestion et prévention des conflits. C’est ainsi qu’elle peut donner à tous les journalistes du continent les canaux nécessaires pour mieux jouer leur rôle face aux questionnements des populations sur les entraves au développement et préparer ses grands rendez-vous sur lesquels il est attendu.