Au Sénégal, l’État veut limiter le nombre de voyagistes privés pour le « Hadj »

Sénégal

À la veille de l’édition 2019 du pèlerinage musulman à la Mecque, le gouvernement sénégalais a tenu un conseil interministériel, mardi 26 mars, au cours duquel, le premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne a annoncé la volonté de l’État de réduire le nombre voyagistes autorisés à organiser des convois.

Le gouvernement sénégalais compte désormais éviter aux pèlerins musulmans de rencontrer trop de problèmes sur la route de la Mecque. Dans cette optique, il a tenu, mardi 26 mars, un conseil interministériel au cours duquel, le premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne qui l’a présidé, a annoncé la volonté de l’État de « limiter le nombre de voyagistes à vingt ». Par le passé, la multiplicité de ces structures qui organisent des convois pour le pèlerinage a souvent créé des soucis aux candidats pèlerins. En 2017 par exemple, 150 pèlerins en partance pour les lieux saints de l’islam bloqués à l’aéroport de Dakar faute de visa pour l’Arabie saoudite ont porté plainte devant le procureur de la République.

L’État qui avait déjà ramené le nombre de voyagistes agréés à 40 en 2018, a constaté une amélioration et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. « Cette logique de rationalisation a permis, aujourd’hui, d’arriver à un regroupement des voyagistes. L’objectif est d’avoir un nombre beaucoup plus limité de 20 voyagistes. Cette année, nous passons d’une quarantaine à une trentaine », a fait savoir le ministre, porte-parole du gouvernement, Seydou Guèye. L’État espère qu’avec cette nouvelle mesure, les pèlerins dont le premier vol est fixé au 28 juillet et le dernier au 22 août, pourront effectuer, dans les meilleures conditions, le hadj. Selon la répartition établie, les voyagistes privés auront la charge de convoyer 11 000 pèlerins et l’État, à travers sa Délégation générale au pèlerinage, 1 860 personnes.

Les voyagistes pas d’accord

Du côté des voyagistes, cette idée de regroupement peine à convaincre. « Regrouper les voyagistes privés ne va pas résoudre la situation », a estimé Palla Mbengue. Ce voyagiste explique qu’en raison du nombre important de musulmans au Sénégal, la question du pèlerinage à la Mecque doit être gérée de manière « encore plus sérieuse ». Il demande, à cet effet, au président de la République d’organiser « les assises du pèlerinage à La Mecque ». « C’est un problème de management. Ce n’est ni de la faute du privé ni de l’État », relève-t-il, ajoutant que le premier élément à prendre en considération, « C’est l’avion. Car, aucun voyagiste privé n’a de contrat de location avec une compagnie aérienne. » Selon lui, la solution pourrait sortir de la « limitation de la durée du séjour du pèlerinage à 15 jours ».

Mais, ces propositions risquent de ne pas convaincre l’État sénégalais, visiblement décidé à faire le ménage dans l’organisation du pèlerinage à la Mecque en attendant l’édition de 2020 qui devrait voir la compagnie Air Sénégal transporter les pèlerins.

En 2015, à cause de la mauvaise organisation, le Chef de l’État Macky Sall, avait ordonné la « dissolution » du commissariat général au pèlerinage.

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