Entreprendre avec l’Afrique : des idées à fructifier sur le long terme

Afrique

Aujourd’hui, les rencontres Entreprendre avec l’Afrique sont encore à l’étape de la jeune pousse. Cette édition permet de consolider les bases et aller de l’avant.

Pour Bernard Leroy, le président de la Case (communauté d’agglomération Seine-Eure), « les trois premières rencontres ont fait un parcours sans faute ». Dans la perspective de la quatrième édition, « les assises sont posées, il faut les faire fructifier », selon les termes employés par Hubert Zoutu, le président de l’association Entreprendre avec l’Afrique (EAA) et maire d’Heudebouville.

Depuis la première rencontre, il n’est pas encore possible, cependant, d’en mesurer les effets. L’économiste Jean-Hervé Lorenzi, coprésident du conseil scientifique d’EAA, relativise néanmoins : « Mais il y a eu des contacts. » Pour lui, ces actions s’inscrivent dans un travail de longue haleine.

« Incubateur d’idées »

Il y a un impact, notamment au moment de la session de BtoB [Business to business], commente Hubert Zoutu. Des Normands sont entrés en contact avec des partenaires africains, avec qui des idées ont émergé pour implanter des entreprises là-bas.

Ainsi, le président d’EAA évoque l’implantation de cinq entreprises l’an prochain en Afrique, dont celle de Visiogreen (à Venon), une société fabriquant des appareils connectés aidant les exploitants agricoles. « Ce n’est pas le fruit du hasard », souligne le maire d’Heudebouville. Et d’autres sociétés s’y sont déjà installées.

Au départ, lidée est de nourrir le monde », poursuit Jean-Hervé Lorenzi.

Comme l’a déclaré François-Xavier Priollaud, maire de Louviers et vice-président de la Région, EAA est « un incubateur d’idées ». Son principe premier, précise Hubert Zoutu, consiste à « faciliter les échanges ». Il n’est pas question, d’un côté ou de l’autre, d’imposer une vision du développement économique. Jean-Hervé Lorenzi est formel :

Il sagit de trouver une réflexion densemble entre Africains et Français, de manière symétrique. On nest pas là pour leur dire comment modifier leur agriculture.

La jeunesse africaine pilier de son avenir

L’ancien Premier ministre de la République de Guinée (et président du comité scientifique d’EAA), Kabiné Komara, confirme cet état d’esprit :

ous Africains, nous nous sentons ici chez nous, nous sommes accueillis à bras ouverts. Et lagriculture reste la question fondamentale. Elle représente 30-40 % du PIB [Produit intérieur brut]. Elle restera longtemps notre point central.

Pour l’ancien homme d’État Guinéen, la jeunesse est l’un des « piliers » de l’avenir africain. Les jeunes étudiants en commerce Victorien Tixier et Julien Cuvelier ne s’y sont pas trompés, en montant leur Seed Project. « Nous avons pris d’importants contacts avec les agriculteurs », confient-ils, les yeux brillants d’enthousiasme.

L’enthousiasme, l’espoir. Voilà ce qui anime les organisateurs.

Les partenaires ne sont pas là pour remplir la salle, répète Hubert Zoutu. Ce sont des convaincus qui sont là !

La présence de jeunes gens incite les aînés à persévérer. C’est d’ailleurs François-Xavier Priollaud qui propose de « passer un palier supplémentaire », d’aborder la question du savoir et de la connaissance.

La suggestion séduit Hubert Zoutu. Les jeunes africains pourraient bénéficier d’une offre de formation spécifique dans leurs pays ou venir étudier en Europe, grâce aux partenariats. Dans le même temps, les échanges pourraient être valorisés entre organismes de formations. Pas à pas, la petite graine plantée dans le territoire normand grandit. Français et Africains sont bientôt prêts à en cueillir les fruits.

Originally posted 2018-10-13 01:21:16.