Sénégal : Décès du patron de presse Sidy Lamine Niasse

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Sidy Lamine Niasse, le fondateur du groupe Walf Fadjri et homme de presse très engagé politiquement, est décédé le 4 décembre à Dakar, à la suite d’un malaise cardiaque.

Le fondateur du groupe Walf Fadjri et figure de la presse privée sénégalaise est décédé le mardi 4 décembre aux alentours de 8 heures du matin, à l’hôpital principal de Dakar. Âgé de 68 ans, il avait été hospitalisé la veille à la suite d’un malaise cardiaque.

En janvier 1984, il avait lancé le premier numéro du journal Walf, « poussé par un immense sentiment de révolte suite à son incarcération sous le régime de Léopold Sédar Senghor », se souvient Abdourahmane Camara, directeur de la publication de Walf. D’abord un bimensuel, le journal devient un quotidien dans les années 1990, avant de s’étendre à la radio et à la télévision et de devenir l’un des groupes de presse privée les plus influents du pays.

Très engagé politiquement, le président de Walf Fadjri a dédié sa vie à incarner les contre-pouvoirs face aux régimes successifs. Écouté sous Abdou Diouf puis sous Abdoulaye Wade, avec qui il a eu des relations difficiles, « il était très attaché à l’idée de contre-pouvoir et à la conservation de sa liberté de ton », insiste Abdourahmane Camara.

« Ni pour ni contre » les gouvernements

La critique permanente des gouvernants lui vaudra quelques affrontements avec les autorités. Notamment sous la présidence de Macky Sall, à l’occasion du référendum constitutionnel de 2016. Face à un service public laissant beaucoup d’espace aux partisans du « oui », Sidy Lamine Niasse tenait à ouvrir les colonnes de son journal aux défenseurs du « non ».

Le jour du vote, il avait fait face à une opération des autorités, entrées en force dans les locaux de ses antennes radio et télé afin d’en couper la diffusion. Le groupe de presse avait alors bénéficié d’un vif soutien des populations, venues manifester, jusqu’à obtenir le recul des autorités. «Ni pour ni contre» les régimes en place, Sidy Lamine Niasse tenait dur comme fer à sa posture de contre-pouvoir, et, comme il se plaisait à le dire, souhaitait « donner la parole aux sans voix ».

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