Prolongement de la Vdn, 10 ans après] Changement de tracé, route accidentogène, accès risqué à la mer : Danger sur la Voie de Dégradation du littoral Nord ! [1/4]

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Il est impossible de parler du déclassement de la bande de filaos et de ses conséquences à court, moyen et long terme sans pointer du doigt le projet de prolongement de la Vdn qui en est la cause principale. Construite sur les dunes de sables, l’infrastructure routière -dont le tracé initial a été changé- a complètement déréglé l’écosystème du littoral nord. Répondant à une nécessité impérieuse de débarrasser Dakar de ses embouteillages infernaux, la Vdn est certes une bouffée d’oxygène sur plan de la mobilité, cependant, elle a charrié -tout au long de son tracé- des effets néfastes aussi bien sur le plan sécuritaire que sur le plan environnemental et social.

L’idée de la réalisation d’une autoroute côtière (Dakar/Saint-Louis) avait germé dans un coin de l’esprit de l’ancien Président de la République, Abdou Diouf à la fin des années 1990. Elle sera concrétisée plus tard au début des années 2000 par son successeur Abdoulaye Wade qui eut l’honneur de réaliser la phase une (6km) de la Voie de dégagement nord (VDN), un axe routier régional facilitant la circulation vers et de Dakar via la partie nord de la péninsule. L’aménagement de cette première pénétrante nord de la ville de Dakar livré à la fin de son premier septennat (2000-2007) s’inscrit en droite ligne avec la politique de décongestionnement de la capitale sénégalaise à travers l’amélioration des conditions de déplacement.

Avec un trafic quotidien estimé à l’époque entre 14 000 et 50 000 véhicules/jour, la Vdn1 s’est révélée une vraie bouffée d’air frais appréciée par les automobilistes mais qui ne réglait qu’en partie, le gros problème de la mobilité urbaine dans la presqu’île du Cap vert. Une difficulté exacerbée par la forte poussée démographique à Dakar (3 896 564 habitants sur une superficie de 547km2, selon l’Ansd) qui a comme corolaire un accroissement annuel de 10% du parc automobile, augmentant dans la foulée les infernaux embouteillages. Les pertes économiques occasionnées par ces interminables bouchons étaient estimées en 2012 à 106 milliards de francs CFA par an. Un gros manque à gagner pour un pays pauvre et endetté (3041 milliards F CFA de dette en 2012) dont le budget tournait à l’époque autour de 2344 milliards de Francs CFA.

Mesurant l’ampleur du phénomène et marchant sur les traces de ses prédécesseurs, le président Macky Sall décide, dès son accession au pouvoir, de poursuivre ce projet qu’il a vu prendre forme lorsqu’il était premier ministre (2004 à 2007). Ainsi, en décembre 2012, il procède au lancement des travaux de prolongement de la Vdn. Le chantier est titanesque ! Il s’agit, dans un premier temps, de la réalisation de la 3ème section, partant du Golf Club de Guédiawaye jusqu’à Tivaouane Peulh y compris la bretelle d’accès au village de Tivaouane Peulh, sur une longueur de 17,2 kilomètres (km) sur un financement de 73 milliards de francs CFA (Fonds Koweitien et État du Sénégal)

Seneweb

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