Le Premier ministre a appelé ses partisans au calme après les avoir invités à « se venger » des violences commises sur ses militants par des partisans de Barthélémy Dias, le maire de Dakar.
Tête de liste du parti Pastef aux législatives et chef du gouvernement depuis avril, Ousmane Sonko avait fait état, sur son compte Facebook, d’attaques subies par son camp à Dakar, Saint-Louis (Nord) ou encore Koungueul (Centre). Il les a imputées à des sympathisants du maire de Dakar, Barthélémy Dias, qui dirige une coalition concurrente en lice pour les législatives.
« Que chacune des agressions subies par Pastef de leur part depuis le début de la campagne, que chaque patriote qu’ils ont agressé et blessé soit proportionnellement vengé. Nous exercerons notre droit légitime à la riposte », avait-il alors écrit sur Facebook, dans la nuit du 11 au 12 novembre. « Barthélémy Dias et sa coalition ne doivent plus battre campagne dans ce pays », avait-t-il ajouté.
Dans un communiqué publié le 12 novembre, le gouverneur de Saint-Louis a constaté que des « incidents avaient entraîné des blessés par armes blanches et des vols à l’arraché, motivant l’ouverture d’une enquête de police ». Il a aussi assuré que la police avait procédé à l’interpellation de 81 individus soupçonnés d’avoir pris part aux incidents.
« Ousmane Sonko est dévoré par la peur de la défaite »
Dans l’après-midi du 12 novembre, un rassemblement de militants de Pastef s’est tenu à Dakar sous la surveillance étroite des forces de sécurité, postées à l’entrée d’un passage menant au quartier du domicile du maire de la capitale, a constaté un journaliste de l’AFP.
En réaction aux propos d’Ousmane Sonko, la coalition de Barthélémy Dias, Sàmm Sa Kàddu, avait dénoncé un « appel au meurtre assumé par l’actuel Premier ministre sénégalais ». Elle avait dit avoir été elle-même visée par de « multiples attaques ». « Ousmane Sonko, dévoré par la peur de la défaite, tente désespérément de museler la démocratie en tentant d’instaurer un climat de terreur », ajoutait un communiqué, promettant de tenir le Premier ministre « pour responsable de tout ce qui pourrait arriver à ses membres, ses militants, ses sympathisants et ses électeurs ».
Le 17 novembre, les Sénégalais éliront une nouvelle Assemblée nationale après la dissolution, prononcée en septembre par le président Bassirou Diomaye Faye, de celle issue des élections de juillet 2022, encore dominée par le camp de l’ancien président Macky Sall. Pastef cherche à obtenir la majorité qui permettra au vainqueur de la présidentielle de mars, et à son Premier ministre, de mettre en œuvre leurs promesses de rupture et de transformation de l’État.
(Avec AFP)