Un caricaturiste australien est sous le feu des critiques pour un dessin représentant Serena Williams. Il est accusé de se servir de «tropes racistes et sexistes».
EDITORIAL | The world has officially gone mad when a celebrated cartoonist is condemned by the social media hordes for depicting a famous sports star throwing an unedifying tantrum.https://t.co/cqIAoq9DLq
— Herald Sun (@theheraldsun) September 11, 2018
La colère spectaculaire de Serena Williams contre l’arbitre en finale de l’US Open samedi n’en finit pas de faire des vagues. Dans les colonnes du Herald Sun, un journal australien, publié lundi, le caricaturiste Mark Knight a dessiné une Williams aux grosses lèvres et à l’allure masculine en train de sauter sur sa raquette cassée à l’US Open. «Ne pouvez-vous pas simplement la laisser gagner ?», demande l’arbitre à Naomi Osaka, victorieuse de l’US Open, dans le dessin.
Mark Knight, connu pour ses caricatures controversées, a été attaqué de toutes parts après la publication de son dessin, y compris par un membre du Congrès américain et une partie non négligeable des 22 000 personnes ayant commenté son dessin sur Twitter… dont l’écrivaine JK Rowling, auteur de la série Harry Potter. «Bravo pour avoir réduit l’une des plus grandes sportives vivantes à des tropes racistes et sexistes et pour avoir transformé une autre grande sportive en accessoire sans visage», s’est-elle insurgée. De son côté, le Washington Posta dénoncé un dessin «raciste». «Knight dessine des traits de visage qui reflètent les caricatures déshumanisantes à la Jim Crow (les lois établissant la ségrégation aux Etats-Unis), si fréquentes aux XIXe et XXe siècles», peut-on lire dans le quotidien américain.
Knight a répliqué, en soulignant qu’il avait également dessiné un portrait peu flatteur de Nick Kyrgios, en train de «mal se comporter». «Ne mêlez pas le genre à ça, c’est une question de comportement», a-t-il déclaré. Le Herald Sun a également défendu son dessinateur. «Les critiques contre le dessin montrent que le monde est devenu trop politiquement correct et ne comprend pas le rôle des dessins de presse et de la satire, a déclaré Michael Miller, le président exécutif du groupe de presse qui édite le journal. Il faut dénoncer les mauvais comportements quel que soit le sport.»
Well done on reducing one of the greatest sportswomen alive to racist and sexist tropes and turning a second great sportswoman into a faceless prop. https://t.co/YOxVMuTXEC
— J.K. Rowling (@jk_rowling) September 10, 2018
Avec AFP
Originally posted 2018-09-12 03:19:38.