Télécoms – Mobile World Congress : « L’Afrique a la capacité de sauter les étapes »

Afrique

Représentants politiques, marques et fournisseurs d’accès : tous les grands acteurs des télécoms actifs en Afrique et dans le monde entier étaient réunis cette semaine à Barcelone, pour le Mobile World Congress.

L’édition 2019 de la plus grande conférence au monde du secteur des télécoms, le Mobile World Congress (MWC), s’achève ce 28 février à Barcelone, après quatre jours d’une manifestation qui a rassemblé plus de 55 000 professionnels du secteur dans la capitale catalane.

Parmi eux, de nombreux ministres africains ont fait le déplacement pour participer au forum ministériel de la conférence, mais aussi et surtout pour rencontrer des partenaires, et se tenir au courant des dernières évolutions technologiques : intelligence artificielle, nouvelle génération de réseau 5G et ses applications, outils de régulation des télécoms, ou encore des possibilités offertes par le e-learning et la médecine à distance.

Les grands chantiers : interopérabilité, smart-cities et cyber-sécurité

Les ministres des télécommunications et de l’économie numérique de la Tunisie, l’Égypte, du Niger, de Djibouti, du Rwanda, de la Mauritanie et de la Gambie étaient présents, ainsi que les régulateurs des télécoms du Cameroun, et du Maroc, mais aussi des représentants et experts de l’Union africaine et de l’Organisation Arabe des Technologies de l’Information et de la Communication (AICTO).

« Nous devons aller plus vite, plus loin, pour sauter les étapes. La très forte croissance des transactions sur mobile – 30 millions de dollars par jour rien qu’en Côte d’Ivoire – nous montrent que l’Afrique a la capacité de sauter les étapes. Nous pouvons aller plus loin en la matière, notamment pour l’interopérabilité entre acteurs de la banque mobile ; et nous pouvons aller aussi vite sur d’autres sujets : smart cities (villes intelligentes), cyber-sécurité, création d’écosystème pour les start-up », égrène l’Ivoirien Lacina Koné, présent à Barcelone, ex-conseiller du président Alassane Ouattara et nouveau président de Smart Africa, alliance visant à pousser les initiatives numériques dans 24 pays sur le continent.

Opérateurs et équipementiers

Tous les grands opérateurs télécoms actifs en Afrique étaient bien entendu présents, les Européens Orange et Vodafone et l’Emirati Etisalat en tête. L’Egyptien Hatem Dowidar, directeur général d’Etisalat international, présent dans onze pays africains, dont dix à travers Maroc Telecom, a notamment appelé les régulateurs des États «  à ne pas chercher des gains financiers immédiats en taxant lourdement les opérateurs à chaque nouvelle génération technologique, pour au contraire adopter des systèmes fiscaux plus évolutifs, permettant l’émergence des nouvelles générations 4G et 5G qui bénéficieront au développement de l’économie numérique. »

 Les grands équipementiers ont également occupé le terrain, et en particulier Huawei. Le géant privé chinois avait dépêché sur place quelques 2000 de ses salariés pour mettre en avant ses technologies et services dans un showroom gigantesque prenant la totalité d’un hall de la Fira de Barcelone, véritable conférence dans la conférence.

Le président tournant de Huawei, Guo Ping, y est venu  défendre la réputation de son entreprise, actuellement sous le feu des critiques américaines. L’Algérien Condor, fabricant de smartphones, participait quant à lui pour la quatrième fois au congrès de Barcelone, avec pour ambition de faire une place à sa marque face aux géants Apple, Samsung, HTC, Huawei et ZTE, qui exposaient également leurs derniers produits.

Enfin, quelques start-up venues du continent avaient aussi fait le déplacement, notamment celles soutenues par l’Africa Start-up initiative, appuyée par le Libano-Britannique Telecel. Parmi elles, le Sénégalais InTouch, plateforme de paiement multi-opérateurs, ou encore le Béninois PrécisAgri, qui favorise la location de terres agricoles et l’optimisation de leur production.