La banque de la Défense mise sur le financement des PME et des infrastructures, mais songe aussi à des partenariats pour grandir en Afrique de l’Est.
Parmi les rares banques françaises à avoir maintenu une présence forte en Afrique, la Société générale veut plus que jamais pousser ses feux face à la concurrence. « Si le rythme de notre croissance n’atteint pas celui des marchés dans lesquels nous sommes présents, nous risquons de décliner », avertit Alexandre Maymat qui dirige l’Afrique, la Méditerranée et l’Outre-mer pour la banque de la Défense. Sur le terrain des clients particuliers, les opérateurs télécoms font de l’ombre à la finance traditionnelle avec leurs offres de porte-monnaie électronique. Et sur celui des entreprises, les banques panafricaines comme Eco Bank ou les marocaines Attijariwafa et BMCE se montrent très offensives.
Infrastructures et PME
Outre les particuliers, qu’elle veut séduire avec son service de paiement mobile « YUP » , la Société générale veut creuser son sillon dans les infrastructures et les PME. « Nous voulons faire croître de 20% sur trois ans nos engagements dans les financements structurés sur le continent pour financer les besoins en infrastructures et augmenter de 60% nos encours de crédits aux PME au cours des cinq prochaines années », a détaillé Frédéric Oudéa, directeur général de Société Générale, lors d’une rencontre avec la presse à Dakar. Pour le groupe, qui revendique 18 milliards d’euros d’encours de crédits en Afrique, dont 6 milliards aux PME, cela correspond à 4 milliards de prêts supplémentaires pour les entreprises de taille moyenne.
D’ici à 2020, le groupe veut voir croître ses revenus africains en moyenne de 8% par an. « Aujourd’hui, l’Afrique représente 5% des revenus de la banque, si on tient compte du potentiel du continent cela pourrait représenter 10 à 12% en 2030 », note Philippe Heim, directeur général délégué de Société Générale. Mais il doit tenir compte de certaines contraintes. « Pour des raisons de profil de risque, nous n’allouons pas plus d’un tiers de notre capital aux pays émergents », confirme Frédéric Oudéa. Une jauge qui est d’ores et déjà atteinte, compte tenu de l’exposition du groupe en Russie, notamment.
Prochaine étape
Pour grandir en Afrique, Société Générale songe donc à d’autres mécanismes. « On réfléchit à nos options pour passer à une prochaine étape. L’une d’entre elles serait de faire des partenariats», », détaille Philippe Heim. Pour pénétrer l’Afrique de l’Est, la banque pourrait être tentée de se rapprocher d’acteurs anglophones, comme Absa (ex-Barclays) ou Standard Chartered. Un autre dirigeant précise : « on ne s’associera qu’avec un acteur qui a la même vision de la conformité que nous ».