Sénégal: Karim Wade et Khalifa Sall exit, quel avenir pour le PDS?

Sénégal

Avant même la présidentielle prévue le 24 février, la classe politique sénégalaise vit une petite révolution. Car le président Macky Sall a su garder sa coalition et éliminer ainsi de la course des partis historiques : le Parti socialiste sénégalais et l’Alliance des forces de progrès. La candidature de Karim Wade, rejetée par le Conseil constitutionnel, le Parti démocratique sénégalais se retrouve également sans représentant et les observateurs s’interrogent sur son avenir.

Silence radio. Aucun cadre du Parti démocratique sénégalais (PDS) ne souhaite évoquer au micro l’avenir du parti. « C’est évident, si Karim ne peut pas être candidat, ça va bouger » admet l’un d’eux. « Foutaises. On ne touche au parti », réplique un autre.

Karim Wade, affaibli par son exil, l’est encore plus suite au rejet de sa candidature, même si un ultime recours est possible.

Pour le journaliste politique de la radio publique, Arouna Gaye, il aura en tout cas des difficultés à tenir le parti. « Est-ce que Karim Wade a aujourd’hui la capacité de remobiliser le Parti démocratique sénégalais ? Je n’y crois pas », assène-t-il.

Depuis qu’il a créé le PDS en 1974, Abdoulaye Wade n’a laissé que des miettes de pouvoir et exclu tous ceux qui ont tenté de prendre sa place. A plus de 90 ans, ce génie de la politique n’a sans doute pas joué toutes ses cartes, estime le journaliste et fondateur de la radio e-media, Mamoudou Ibra Kane. « Rien ne nous dit qu’Abdoulaye Wade, qui est un vieux briscard rompu aux négociations politiques, ne va pas se rapprocher du président Macky Sall, analyse-t-il. Parce qu’il ne faut pas oublier qu’il y a également pour son fils l’enjeu de l’amnistie. »

Suite au rejet de sa candidature, Karim Wade n’a fait aucune déclaration. Abdoulaye Wade serait lui en passe de venir au pays mener, affirment ses proches, « son dernier combat ».

RFI