Renault-Nissan : Ghosn veut jouer les trouble-fêtes

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L’ancien dirigeant avait demandé au tribunal de Tokyo à être autorisé à participer, mardi, à une réunion du conseil d’administration du constructeur japonais. Sa demande a été rejetée.

Les dirigeants de Renault, Nissan et Mitsubishi Motors vont se retrouver, ce mardi, pour une série de réunions cruciales à Yokohama avant d’afficher  leur solidarité dans une grande conférence de presse commune organisée au siège de Nissan. Préparées, en secret, depuis plusieurs jours, ces rencontres entre le président de Renault, Jean-Dominique Senard, ainsi que le directeur général, Thierry Bolloré, le directeur général de Nissan, Hiroto Saikawa, et le président de Mitsubishi Motors, Osamu Masuko pourront finalement se dérouler sans accrocs.

Libéré sous caution mercredi dernier dans l’attente de son procès, Carlos Ghosn avait formellement demandé au tribunal de Tokyo à être autorisé à participer, mardi, à une réunion du conseil d’administration du constructeur japonais. Il est en effet toujours légalement l’un des directeurs de Nissan et de Mitsubishi Motors et il est également encore membre du conseil d’administration de Renault. Mais comme prévu, le tribunal de Tokyo a rejeté sa demande.

Les conditions de la libération sous caution ne lui interdisent certes pas strictement de participer à ces conseils d’administration mais le juge a défini une liste de plusieurs dizaines de personnes que le dirigeant franco-libanais n’a pas le droit de rencontrer avant son procès qui se tiendra dans plusieurs trimestres. Et comme un grand nombre de ces personnes sont des cadres de Nissan, sa demande a été jugée irrecevable.

Les nouvelles directions des deux groupes ont prévu de le démettre de la totalité de ses mandats mais elles doivent, pour cela, obtenir un vote de l’assemblée générale de leurs actionnaires. Chez Nissan, cette consultation sera organisée en juin prochain.

Un nouveau comité consultatif pour l’Alliance

En attendant, Carlos Ghosn continue de se consacrer à sa famille et organise son grand retour médiatique. Un activisme  qui risque de compliquer dans les prochaines semaines la communication de Renault, Nissan et Mitsubishi Motors qui cherchent à tourner la page de l’affaire Ghosn et a prouvé qu’ils sont pleinement concentrés sur le redressement et la croissance des trois constructeurs.

Ce mardi, les dirigeants des trois groupes devraient, selon les médias nippons, évoquer la création d’un nouveau comité consultatif commun, où seraient désormais débattues les questions liées au fonctionnement de leur grande alliance automobile et les projets d’accélération des synergies entre les marques. Des informations confirmées par Renault dans un communiqué publié lundi.  « L’accord envisagé n’aura aucun impact sur l’existence du RAMA et de la structure d’actionnariat croisé, qui resteront tous deux en place », ajoute toutefois le groupe français, en référence à l’accord-cadre qui régit l’alliance.

Yann Rousseau
lesechos.fr