Présidentielle au Sénégal : les bons indicateurs économiques de Macky Sall

Sénégal

Au pouvoir depuis 2012, le chef de l’Etat, qui brigue un second mandat, a concentré son action sur le décollage du pays, mais le volet social reste faible.

Là où se tenait sa maison familiale, un immense gouffre. « Ils l’ont rasée il y a quatre jours et déjà ils préparent les fondations de la passerelle qui surplombera la voie ferrée », explique Macodou Fall. Cet habitant de Thiaroye, dans la banlieue de Dakar, au Sénégal, contemple avec tristesse les ouvriers marchant sur son lieu de naissance qui a vu des générations se succéder. « Ça fait mal, mais je l’accepte. C’est bien pour le développement du pays », dit-il, contrit. A la place de sa maison, comme de centaines d’autres rasées sur 36 kilomètres à travers la capitale, il y aura, dans quelques mois, le premier train express régional (TER) d’Afrique de l’Ouest francophone. L’un des projets phares de l’ambitieux Plan Sénégal émergent (PSE) de Macky Sall. Le président, candidat à sa réélection le 24 février, veut faire de son pays une locomotive économique de la sous-région.

Depuis le début de son septennat, en 2012, la croissance du Sénégal est passée de 4,4 % à 6,8 % en 2018, selon la Banque mondiale, qui salue un « cadre macroéconomique solide ». Enthousiaste, lui aussi, le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une progression soutenue, à 7,5 % en 2020 et jusqu’à 10 % en 2022. Cette croissance est stimulée par les généreux investissements dans le PSE, dont plus de 50 % de la première phase (2014-2018) ont été alloués à de massifs projets d’infrastructures.

Il suffit de suivre les rails du TER en cours de pose pour s’en convaincre. Du centre-ville de Dakar, il permettra de rejoindre Diamniadio en quarante-cinq minutes. Ce nouveau pôle urbain en construction étirera la capitale en métropole tentaculaire hors de sa péninsule.

La gestion de Dakar est un vrai sujet. La ville ne cesse, en effet, d’enfler sous l’effet des arrivées nouvelles estimées à 100 000 chaque année, en raison de l’exode rural toujours en cours. Avec environ 3 millions d’habitants en 2013, et des projections à 5 millions d’ici à 2030, la « grande capitale » abrite un quart de la population du pays. Une population qui a besoin d’infrastructures nouvelles. Pour elle, Dakar renforce son pôle international.

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