« Un bon emploi peut transformer la vie d’un être humain, et des emplois qui importent peuvent transformer des sociétés entières. Les pays ont besoin de faire de l’emploi leur priorité pour promouvoir la prospérité et lutter contre la pauvreté » (Jim Young Kim Président du Groupe de la Banque mondiale).
Si le choix de la première mission est déterminant pour le futur salarié, l’emploi des jeunes est la pierre angulaire de l’économie d’un pays tout en étant sa bête noire, tant dans les pays en développement que dans ceux très industrialisés.
Bien choisir son premier emploi
« Pour un premier emploi, accepter d’assouplir les lignes sous toutes les formes de travail (stages, CDD, intérim) permet de capitaliser l’expérience » (Jean-François Battesti fondateur du Groupe RH PARTNERS).
Une première expérience va permettre :
- de définir, ou d’affiner si elle est ébauchée, sa stratégie professionnelle (De quoi j’ai envie ? Qu’est ce qui est important pour moi ? Comment vais-je y arriver ? Quelles sont les passerelles à ma disposition ?…) ;
- d’évaluer sa capacité d’adaptation à la ligne managériale et à la culture d’une entreprise (ses compétences en terme de savoir être) ;
- de tester son savoir-faire et sa capacité d’apprentissage.
À savoir que les métiers à forte technicité peuvent enfermer. Le projet professionnel peut influer sur l’orientation à donner à son premier poste. Il peut être envisagé une spécialisation, ou a contrario, une ouverture vers d’autres métiers d’encadrement ou de gestion.
Un enjeu de taille pour les pays
L’emploi des jeunes en Afrique de l’Ouest est sinistré. Si de nombreuses initiatives visent à inverser cette tendance, elle reste significative de la difficulté d’insertion de cette tranche de la population sur le marché de l’emploi.
Ses impacts, directs et indirects, se traduisent par un coût social, politique et économique.
Les conséquences indirectes
L’une des premières conséquences du sous-emploi des jeunes est la fuite à l’étranger des plus diplômés, et avec eux, la perte des compétences d’innovation et de créativité, fondamentales à l’adaptabilité et la compétitivité des entreprises sur un marché sans cesse en renouvellement et de plus en plus ouvert.
Un deuxième effet est une hausse de la délinquance et de la criminalité. Si la question du lien direct entre les deux a fait l’objet de nombreuses études, il apparaît que le chômage n’est pas le seul facteur de délinquance, mais il en est, en tout cas, une composante essentielle.
Le Sénégal a également vu l’émergence de mouvements rebelles principalement motivés par le manque de travail.
Les conséquences directes
Les coûts directs concernent, sans surprises, la dette publique avec, d’un côté, la baisse des recettes fiscales, et de l’autre, une hausse des dépenses publiques notamment avec la mise en œuvre de programmes sociaux.
L’emploi des jeunes au Sénégal
Le taux de chômage des jeunes au Sénégal s’explique par la combinaison de plusieurs facteurs :
- une démographie galopante ;
- une incapacité du marché à absorber une jeunesse de plus en plus diplômée ;
- une inadéquation entre les formations et les exigences du marché ;
- une politique de développement adaptée balbutiante.
Dans son référentiel de politique économique et sociale PSE (Plan Sénégal émergent), le président sénégalais, Macky Sall a défini l’emploi des jeunes comme une haute priorité. Il décrit ainsi la mise en œuvre d’un ensemble de programmes et projets pour une émergence programmée à l’horizon 2035.
Mbagnick Diop