Les «2K mis à terre, Macky embarque à bord de son TER pour arriver à bonne gare

Sénégal

Les sept (7) sages du Conseil Constitutionnel ont rendu publique la liste des candidats en lice pour l’élection présidentielle du 24 Février 2019. Sur les 7 challengers qui avaient réussi à franchir le pont du parrainage, 2 sont recalés. Il s’agit de l’ancien Ministre d’Etat, Ministre du Transport, du Désenclavement, de l’Aménagement du Territoire et de la Coopération International, Karim Meissa Wade et de l’ex-Maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall. A mon humble avis, l’irrecevabilité des candidatures de Wade – fils et du Khalife déchu de la capitale sénégalaise est loin d’être un événement. Je qualifie ces deux faits de non – événement. Tant elle était prévisible.

A mon sens, c’est le contraire qui aurait surpris plus d’un observateur de la scène politique sénégalaise. C’est l’acceptation de ces deux candidats à la course pour le fauteuil présidentiel qui aurait déchiré le ciel politique sénégalais, déjà, lourd de menaces. Pendant plus de 3 ans, l’on était témoin d’un véritable marathon judiciaire avec les dossiers respectifs du fils de l’ancien Président de la République, Abdoulaye Wade, en l’occurrence, Karim Meissa Wade et du Maire de la Ville de Dakar, Khalifa Sall.

Déclenchant la chasse aux  détourneurs de l’argent public, la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite (CREI), ressuscitée à la faveur de  la prise du pouvoir par le Président de la République Macky Sall, a mis le grappin sur le fils de l’ancien Président, finalement inculpé pour détournement de deniers publics. Après 3 ans et quelques mois passés sous les verrous, Karim Wade qui a été condamné à 6 ans de prison ferme et à  payer une amende de 168 Milliards F CFA, a bénéficié d’une grâce avec tout un tas de non-dits entourant cette affaire. Pour l’autre «K», Khalifa Sall, il s’était empêtré dans la boue de la Caisse d’Avance. On l’accusait alors, d’avoir utilisé l’argent de sa municipalité à des fins personnelles, arrosant d’espèces sonnantes et trébuchantes sa famille, ses amis et autres inconditionnels. Inculpé, il a été révoqué à la tête de l’institution municipale. On lui a décerné également un quitus pour un séjour carcéral de 5 ans à Rebeuss. Des cris de protestation sont entendus des deux bords. L’on remet en cause Dame Justice. Les partisans et du candidat du Pds et du chef de file de la Coalition « Taxawu Sénégal », tous, ont crié à l’acharnement et ont soutenu la thèse d’une justice politiquement habillée.

Aujourd’hui, en acceptant l’alignement de ces deux personnalités pour la course présidentielle, le Président Macky se serait tiré une balle dans le pied mais aussi affiché de l’irrévérence à l’endroit du peuple sénégalais, seul détenteur de la  vraie souveraineté. Comment accepterait-on que des rapaces voraces qui ont sucé jusqu’au trognon le sang du peuple aient l’outrecuidance d’aller à la (re) conquête de leurs voix afin de les asservir, pardon, de les servir ? La morale et la décence républicaine en disent non ! Sacré, Sénégal !

Comme pour les narguer, Macky a mis à terre ces «2K» en embarquant, lui, confortablement, à bord de son TER pour arriver à bonne gare, celle de sa réélection …au soir du 24 Février 2019.

Ces «2K» ne font plus cas à Macky. Qu’il est une vraie bête politique, notre Président!!!

Ibrahima NGOM Damel

Journaliste