Le permis de conduire biométrique au Sénégal

Sénégal

L’objectif est de réduire le nombre d’accidents de la circulation. Chaque usager devra débourser 1.0000 FCFA pour obtenir un permis biométrique. Cette initiative recueille déjà le soutien des usagers même s’ils reconnaissent qu’il sera difficile de passer le cap sans difficultés.

L’objectif est la dématérialisation de l’Administration des transports routiers, la production et personnalisation de permis infalsifiables et la dotation aux forces de l’ordre et de sécurité de matériels de contrôle de haute technologie.

Un projet innovant qui va transformer l’administration des transports routiers avec la gestion de l’identité des détenteurs de permis de conduire, l’enregistrement rigoureux des véhicules en circulation et l’éradication des faux permis. Pour les usagers, la numérisation est devenue nécessité.

Une centaine de personnes font la queue pour accéder à la salle d'enrôlement à Dakar, au Sénégal, le 14 septembre 2018. (VOA/Seydina Aba Gueye)
Une centaine de personnes font la queue pour accéder à la salle d’enrôlement à Dakar, au Sénégal, le 14 septembre 2018. (VOA/Seydina Aba Gueye)

El Hadj Balla Diéye, un conducteur, estime que « le fait de mettre en place une base de données et un système informatique va permettre à l’autorité et à l’agent de savoir un certain nombre d’informations sur la personne et c’est une bonne chose ».

L’innovation majeure de ce projet est la présence du groupe sanguin sur le permis biométrique. Un autre conducteur interrogé par VOA Afrique , Yakou Séye, pense que « c’est une bonne chose dans la mesure où cela va éradiquer la fraude sur les permis ».

Mais il pense que le groupe sanguin ne devait pas être seulement sur les permis : « en cas d’accident, les passagers auront aussi besoin de sang donc faudra penser à mettre le groupe sanguin des gens sur les cartes d’identité par exemple pour permettre une meilleure prise en charge sanitaire ».

La numérisation du permis de conduire rentre dans le cadre global de la modernisation de l’Administration des transports initié par la Direction des transports routiers.

Un usager rempli les formalités d'enrôlement à Dakar, au Sénégal, le 14 septembre 2018. (VOA/Seydina Aba Gueye)
Un usager rempli les formalités d’enrôlement à Dakar, au Sénégal, le 14 septembre 2018. (VOA/Seydina Aba Gueye)

Pour Modou Kane Diaw, chef de Division des politiques et de la planification, « le système de délivrance des titres a été informatisé suite à un audit ».

« On a vu que le système et la plateforme sur lesquels nous travaillions étaient très limités », poursuit-il. « Suite à cela, on a mis à niveau notre système informatique pour travailler vers un guichet unique et pour dématérialiser les procédures ».

« Les titres de transports étaient en support papier falsifiable et on a constaté qu’il y avait beaucoup de documents faux en circulation. Il fallait sécuriser et numériser les titres », conclut-il.

Au-delà de la sécurisation et de la numérisation des permis, d’autres leviers vont être activés pour renforcer la sécurité routière. Dans un pays qui compte une population majoritairement non-alphabétisé, les autorités comptent réformer l’examen du code de la route et l’adapter aux réalités locales.

Bientôt les candidats auront à leur disposition un système audiovisuel traduit en six langues nationales pour une meilleure maitrise du code de la route.

Au Sénégal, les accidents de la route ont fait 635 morts en 2017.

Originally posted 2018-09-25 03:17:26.