Le matin du 7 avril 2018, Samba Diop, dix-huit ans, joueur du centre de formation du Havre, s’éteignait d’une mort subite encore inexpliquée. Retour au HAC, où la peine et les interrogations subsistent.
« Il m’a dit « À demain, coach ! » et quelques heures après je l’ai revu, les yeux fermés sur son lit (de mort). » Abasse Ba, dernier éducateur de Samba Diop au centre de formation du Havre, a le regard doux et un peu perdu. Un an après la mort subite de Samba Diop, garçon « tellement attachant et toujours souriant », il garde en mémoire l’instant traumatisant où on lui a annoncé le décès soudain du jeune défenseur vedette du centre, qui s’apprêtait à signer son premier contrat professionnel au HAC.
Le Havre pleure le jeune Samba Diop, mort samedi matin
« Le samedi 7 avril 2018, une amie de la maman de Samba m’a appelé à 6 heures du matin, raconte, ému, l’éducateur. À mon réveil, à 8 heures, je la rappelle et elle me dit : « Samba est mort. » J’étais sous le choc, je ne comprenais rien. Pendant le trajet de la maison à l’hôpital, je n’y croyais toujours pas. Je le revoyais à l’entraînement avec moi le vendredi matin, heureux de préparer le match de ce samedi… Mais à mon arrivée dans la chambre d’hôpital, j’ai vu Samba allongé, les yeux fermés, avec sa famille en pleurs autour de lui. Je reste très marqué par cet instant. Parfois ça me réveille en pleine nuit. »
Comme tous les membres de la Cavée verte (le centre de formation du HAC), des jeunes internes de l’école de foot aux cadres dirigeants, toujours choqués par cette mort « inattendue et non traumatique » (définition de la mort subite), qui, le printemps dernier, était venue allonger la liste noire des décès nocturnes de footballeurs (1).
Un trophée Samba-Diop pour récompenser les jeunes du centre de formation
Depuis, partout, dans les bureaux, dans le club house, à la cantine, ou dans les vitrines à trophées, s’affiche le portrait de Samba Diop dessiné au crayon noir par une supportrice du club. Ce même portrait brandi un an plus tôt dans les tribunes du stade Océane lors du match face au GFC Ajaccio, où fut rendu le premier hommage au gamin disparu (voir L’Équipe du 14 avril 2018). Frédéric Ortiz, directeur administratif du centre de formation et ancien entraîneur de Samba Diop (lorsqu’il avait onze et douze ans), est un intime de la famille du jeune joueur défunt.
Le Havre : Un hommage rendu à Samba Diop avant le coup d’envoi du match contre le GFC Ajaccio
« J’étais en formation à Clairefontaine lorsque c’est arrivé, raconte-t-il, affecté. Quand j’ai reçu le texto : « Samba Diop est décédé. »