Huawei dans la tourmente, Expo 2020 et financement participatif au Sénégal

Sénégal

La course au leadership de la révolution 5G est-elle devenue géopolitique ? Quel retour sur investissement attend Dubaï de l’Exposition universelle 2020 qu’elle est en train de préparer ? Le financement participatif serait-il la clé pour aider les petites entreprises africaines à obtenir les capitaux dont elles ont besoin pour se développer ? Ce sont les trois sujets principaux de cette édition de Business Line.

Selon certains experts, le réseau mobile ultra-rapide, la 5G est synonyme de la plus grande révolution technologique depuis internet. Mais une question se pose : qui prendra la tête de la course à son déploiement ? Le géant chinois des télécoms Huawei faisait partie des mieux placés, mais il semble que Washington fasse tout pour lui barrer la route.

Série de coups durs pour Huawei

Internet des objets, voitures autonomes, le réseau mobile « cinquième génération » permet de rassasier notre appétit croissant pour les données en étant ultra-rapide.

La concurrence est rude pour être aux avant-postes de son déploiement, le géant Huawei faisant partie des leaders. Mais depuis l’interdiction faite par Washington aux administrations fédérales américaines d’acheter ses équipements pour des raisons de sécurité, le groupe chinois subit de sérieux revers.

« Nous avons été très clairs sur la manière dont nous considérons les risques liés à Huawei et l’infrastructure 5G : l’internet de demain devra intégrer des valeurs occidentales, » assure Mike Pompeo, secrétaire d’Etat américain. « Nous devons faire connaître ces risques à nos amis et dans le cas de Huawei, leur dire ce qui nous préoccupe, à savoir qu’il est impossible de minimiser cela où que l’on soit dans le monde dans le cadre d’un réseau 5G, » insiste-t-il.

Les smartphones Huawei sont aussi visés par Facebook qui refuse d’y pré-installer des applications et Google qui bloque les mises à jour Android les concernant.

« Que Huawei passe à côté de la 5G, c’était déjà un revers, mais avec les attaques contre ses smartphones, c’est un coup dur, » estime Ben Wood, spécialiste des télécoms chez CCS Insight. « L’entreprise était en passe de devenir l’un des premiers constructeurs mondiaux de smartphones, » fait-il remarquer.

Joe Kelly, porte-parole de Huawei, prend position : « Il y a des milliers et des milliers d’individus dans le monde et parmi eux, beaucoup sont aujourd’hui victimes d’une loi promulguée par le gouvernement des Etats-Unis alors qu’ils ne sont pas ressortissants américains. Est-ce équitable ? Raisonnable ? » interpelle-t-il. « Nous pensons que non. Qu’est-ce qui motive le gouvernement américain ? Vous devez vraiment lui poser la question, » lance-t-il à la presse.

Le fabricant américain de puces électroniques et de matériel informatique Broadcom a estimé que les sanctions commerciales visant Huawei allaient lui faire perdre des ventes pour un montant de plus d’1,75 milliards d’euros cette année.

_ »Huawei est un client de Broadcom, donc c’est clairement quelque chose de négatif, »_ explique Daniel Ives, directeur général du service recherche actions chez Wedbush Securities. « L’inquiétude que l’on peut avoir, c’est que l’impact soit important sur la durée et que cela entraîne une baisse des valeurs technologiques sur les marchés, » dit-il.

Qu’elles soient motivées par la sécurité ou le protectionnisme, les décisions de l’administration Trump en matière de commerce continuent de propager des ondes de choc à travers le monde.