Si Augustin Marie Ndour était élu lors des législatives ce dimanche, il deviendrait le premier homme noir à entrer au Parlement espagnol. Même s’il a peu de chance de siéger, ce Sénégalais veut -avec sa candidature- montrer aux jeunes qu’un ancien sans-papiers peut réussir.
Ni une vocation, ni un plan de carrière, la politique a attrapé Augustin Marie Ndour par surprise. Ce Sénégalais de 49 ans, installé en Espagne depuis près de 20 ans, a récemment été investi comme candidat du parti “Un Mundo Mas Justo” ou M+J (“Pour un Monde Plus Juste”) aux élections législatives espagnoles du 28 avril 2019. « Lorsque j’ai vu l’inquiétante montée de l’extrême droite en Espagne, je me suis dit qu’il fallait que je fasse quelque chose”. C’était il y a un an.
« J’ai beaucoup hésité avant de me lancer car je ne suis pas politicien et il faut le reconnaître, je ne m’y connais pas trop”, souffle-t-il, un sourire dans la voix, lors d’un entretien téléphonique accordé à InfoMigrants. “Les migrants ne sont jamais au premier plan car les partis politiques estiment qu’ils ne rapportent pas de votes, il est temps que cela change. »
Transparence politique et régularisation accélérée des sans-papiers
Contrairement au reste de l’Europe, l’extrême droite n’a pas, jusqu’à ce jour, réussi de « vraie » percée politique en Espagne et ce depuis la mort du dictateur Franco en 1975. Encore inexistant dans les sondages il y a un an, le parti ultra-nationaliste Vox pourrait toutefois faire son entrée dès dimanche au Parlement, la formation étant créditée dans les sondages d’une entrée d’environ 30 députés – sur les 350 que compte le Parlement. Parmi ses candidats : des généraux à la retraite, défenseurs du franquisme. Le parti fondé en 2013 propose notamment de mettre en place des quotas d’immigration, l’expulsion systématique des immigrés clandestins et la lutte contre les ONG qui aident ces derniers à entrer sur le territoire espagnol.
À l’opposé de l’échiquier politique, M+J dénote. Le parti propose par exemple de lutter contre la corruption en multipliant le nombre de juges, de diminuer les frais universitaires de 30% ou encore de passer de 3 ans à 6 mois la période d’attente avant qu’un sans-papier puisse faire une demande de régularisation. “Trois ans sans rien faire, trois ans passés à ‘mal vivre’ c’est trop. Nous proposons d’autoriser la procédure de régularisation au bout de six mois afin que les migrants puissent plus rapidement cotiser et participer au développement de leur région et du pays”, explique Augustin Marie Ndour.
📢 ¡Comienza la campaña electoral! Al igual que en: 2009, 2014 y 2016, lo hacemos en #Ceuta con @AugustinNdour , nuestro candidato a la Presidencia del Gobierno y cabeza de lista en Granada al Congreso de los Diputados! pic.twitter.com/tHV2BFGN9V
— Por un Mundo + Justo (M+J) (@mundo_mas_justo) April 12, 2019