A l’occasion de la visite de presse organisée à Pilote-Barre par L’association African Journalists Forum (Ajf), Boubou Aldiouma Sy, Professeur en géographie à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, est revenu largement sur les conséquences désastreuses des changements climatiques et les menaces qui pèsent sur Tassinère, Pilote Barre, Salguir et autres villages du Gandiolais.
Il a, à ce propos, rappelé que l’île de Doune de Baba Dieye et le village de Keur Bernard ont disparu, que l’ancienne capitale de l’Afrique occidentale française (Aof), exposée également aux conséquences des changements climatiques, pourrait disparaître dans 1500 ans.
S’adressant à la presse, il a précisé que le village de Pilote-Barre fait partie des anciennes localités du Gandiolais situées dans l’estuaire du fleuve Sénégal et des fragments de cordon dunaire de la Langue de Barbarie.
Il a laissé entendre que les populations de Pilote-Barre, Tassinère, Mouit et des localités environnantes ont des traditions socioéconomiques et culturelles qui leur permettaient de s’adonner aux activités de pêche et maraîchères.
Cependant, a-t-il souligné, du fait de l’existence de cette brèche, des changements climatiques, des phénomènes exceptionnels de submersion marine, de l’érosion côtière, de la salinisation des terres, ces populations ont abandonné leurs villages pour aller vivre ailleurs.
Le Pr Boubou Aldiouma Sy a fait savoir que ces changements climatiques n’ont rien à voir avec la présence de l’homme dans ces localités, « ils sont liés au rapprochement de la terre par rapport au soleil, à l’augmentation du volume d’eau des mers, à la fonte des glaciers au niveau des pôles, etc ».
Ainsi, a-t-il poursuivi, du fait des conséquences de ces changements climatiques, des vagues extrêmes viennent frapper régulièrement le trait de côte.
De l’avis de cet expert en géographie, en poste à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, la solution consisterait d’abord à comprendre ces phénomènes exceptionnels de submersion marine, avant d’envisager de mettre en place un dispositif performant qui pourrait permettre de ralentir la vitesse de destruction des habitats et des infrastructures aménagés sur le trait de côte, « c’est tout ce qu’on peut faire car, on ne pourra jamais arrêter ces phénomènes naturels ».