African Journalists Forum (Ajf), une association créée en 2012 et qui regroupe des journalistes et des chercheurs de plusieurs pays du continent, se définit comme une plateforme d’échanges et d’action au service des médias et des populations africaines.
Après Tassinère et Pilote Barre, les responsables de cette association ont organisé une visite de presse les 24 et 25 Janvier 2025 à Salguir Diagne.
Dans ce village, du fait de l’asséchement des trois marigots qui l’entourent (zone des 3 marigots), de l’occupation des plans d’eau par le Typha australis (espèce végétale sauvage communément appelée Barakh en wolof), les populations ne parviennent plus à y mener des activités maraîchères et à y pratiquer la pêche fluviale (pêche continentale).
Le Professeur Boubou Aldiouma Sy nous explique, dans ce reportage, les phénomènes qui sont à l’origine des changements climatiques et leurs conséquences, notés à Salguire et dans la zone des 3 marigots.
Pr Boubou Aldiouma Sy
« Les saisons sèches, astronomiques, climatiques, remontent à 7000 ans »
Selon le Professeur de Géographie et de géo morphologie, Boubou Aldiouma Sy, en poste à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, la localité de Salguire Diagne, située dans la commune de Gandon et faisant partie des 18 villages de la zone des trois marigots du delta du fleuve Sénégal, est un espace géographique.
Ce village, créé en 1932, est niché dans les marges du moyen delta du fleuve Sénégal. Pour y accéder, il faut nécessairement passer par Mbarigo et Tilleu Boye, localités situées à une vingtaine de kilomètres de la commune de Saint-Louis.
A en croire le Pr Sy, les problèmes environnementaux notés à Salguire Diagne et dans les localités environnantes, sont placés dans le contexte des conséquences désastreuses engendrées par les changements climatiques.
Ce phénomène des changements climatiques, a-t-il précisé, n’est pas lié à la présence humaine dans ces zones. Ces problèmes d’environnement sont dus au phénomène des saisons sèches, astronomiques, climatiques, qui remontent à 7000 ans, « c’est un phénomène normal, naturel et lent ».
A cause de ce phénomène naturel, a-t-il poursuivi, le Sahara, qui était verdoyant au Néolithique, s’est asséché au fil du temps, « c’est-à-dire, depuis 5000 ans ».
Au passage, il convient de rappeler que le Néolithique est une période préhistorique marquée par de profondes mutations techniques et sociales, liées à l’adoption par les groupes humains d’un modèle de subsistance fondé sur l’agriculture et l’élevage. Les principales innovations techniques de cette période sont la généralisation de l’outillage en pierre polie, la poterie, le tissage, ainsi que le développement de l’architecture.
Le Pr Boubou Aldiouma Sy a laissé entendre que nous sommes à mi-parcours de ces saisons sèches, astronomiques, climatiques. Ces phénomènes ont pour effet de modifier les paramètres climatiques, « des changements sont ainsi notés sur la température, l’ensoleillement, les vents, etc ».
Ainsi, a-t-il fait savoir, les conséquences désastreuses engendrées par les changements climatiques, sont à l’origine de la destruction des paysages végétaux, du renforcement de l’énergie éolienne et de l’énergie hydrique.
Ce phénomène, a-t-il souligné, affecte sensiblement les activités productives primaires menées dans des zones telles que Salguire, et accentue les flux migratoires, les déplacements massifs de nombreux jeunes et autres bras valides domiciliés dans ces villages.
Par Mbagnick Kharachi Diagne