Selon l’ancien président de la Communauté Rurale de Ndiébéne-Gandiole, Pape Cheikh Cissé Thiam dit Dame Thiam, Tassinère et autres villages gandiolais étaient florissants en matière de production maraîchère.
A en croire M. Thiam, cette zone était considérée comme le grenier de Saint-Louis, mais aujourd’hui, avec la salinisation des eaux, cette localité a tout perdu, tout le monde pointe du doigt l’ouverture de la brèche, « mais ce problème a été noté depuis l’avènement du barrage de Diama, Gandiol qui avait de l’eau douce durant 5 mois, n’arrive plus à en avoir ».
Pour Dame Thiam, des milliards de M3 d’eau se déversent dans la mer en période d’hivernage, alors que le Gandiolais est une localité où on pratique la pêche, l’agriculture et l’élevage, « l’Etat doit impérativement réhabiliter le canal du Gandiolais en vue de permettre aux populations de disposer d’assez d’eau douce pour irriguer leurs parcelles maraîchères ».
Il a émis le souhait de voir ces milliards de mètres cubes d’eaux qui se déversent dans la mer, soient récupérés et déviés vers le canal de Ndialakhar, qui va desservir les populations en eau douce jusqu’à Louga.
Du fait de la stabilisation de la brèche, a-t-il souligné, « la Langue de barbarie se régénère naturellement, mais on ne peut plus quitter Gandiol et rallier directement Saint-Louis, nous sommes obligés de faire un grand détour, passer par la brèche, puis la mer pour sortir par le fleuve, passer par les localités situées sur le littoral, avant de rallier la ville tricentenaire, le fleuve Sénégal se tarit à cause du sable ».
Avec l’hivernage, a-t-il précisé, « la mer menace les habitations, avec certaines vagues dangereuses, la brèche s’agrandit encore et nous risquons d’avoir les mêmes problèmes que nous avions avant ».
La langue de Barbarie, a-t-il rappelé, « était plus en altitude par rapport au fleuve et cela nous servait de barrière, mais actuellement tel n’est plus le cas, le parc national de la langue de Barbarie, situé dans le Gandiolais et qui jouit d’un standing international, est même menacé, les oiseaux préfèrent aller nicher ailleurs à cause du phénomène du fleuve qui a englouti une grande partie de l’îlot, nous voulons des solutions ».
Le Gandiolais, selon Dame Thiam, a donné une grande partie de son espace communautaire à l’environnement, à la protection des ressources naturelles, avec la réserve spéciale de faune de Gueumbeul, le parc de la Langue de Barbarie, la réserve communautaire.
C’est une zone qui partage son espace avec les animaux, « mais ici, la pêche est également à l’agonie, nous voulons des quais de pêche pour permettre aux pirogues et aux camions frigorifiques d’accoster chez nous, ce qui va nous permettre de contribuer à booster l’économie locale, le projet de logements des impactés de la mer de Gandiol, du temps de la communauté rurale, est sans suite jusqu’à présent ».
Mbagnick Kharachi Diagne (Journaliste Consultant)