La Chine a décidé ce lundi d’interdire à toutes ses compagnies de faire voler leurs appareils. La compagnie aérienne éthiopienne a fait de même tandis que certaines, à l’image de Malaysia Airlines, s’interrogent sur la fiabilité de l’appareil.
Au lendemain du crash de la compagnie aérienne Ethiopian Airlines qui a coûté la vie à 157 personnes , dont plusieurs Français, le Boeing 737 MAX impliqué dans la catastrophe commence à être mis à l’index. Pékin et Addis-Abeba ont ainsi été les premières à réagir et à interdire de vol l’appareil. Mais d’autres pourraient suivre du fait des interrogations que suscite ce deuxième accident, quelques mois après celui de Lion Air .
Première concernée, la compagnie aérienne éthiopienne annonce ainsi avoir décidé d’immobiliser tous ses Boeing 737 Max (soit sept appareils). La décision étant effective dès dimanche, « même si nous ne connaissons pas encore les causes du crash », précise la compagnie sur Twitter.
Accident Bulletin no. 5 Issued on March 11, 2019 at 07:08 AM Local Time pic.twitter.com/rwxa51Fgij
— Ethiopian Airlines (@flyethiopian) March 11, 2019
Tous les vols de 737 MAX suspendus en Chine
Si l’annonce d’Ethiopian Airlines ne concerne qu’un nombre limité d’appareils (elle ne possède que 4 avions de ce modèle en plus de celui qui s’est écrasé et en a 25 en commande, selon le site de Boeing), c’est sans doute la décision de Pékin qui risque de pénaliser le plus le constructeur américain. La Chine a demandé lundi aux compagnies aériennes chinoises de suspendre les vols de leurs Boeing 737 MAX, soit 96 appareils.
Leur utilisation pourra reprendre après confirmation par les autorités américaines et par Boeing « des mesures prises pour garantir avec efficacité la sécurité des vols », indique le Bureau chinois de l’aviation civile dans un communiqué. Un communiqué dans lequel il n’hésite pas à faire implicitement le lien entre cette catastrophe et celle, en octobre dernier, de Lion Air. Il y souligne en effet que les deux appareils avaient été livrés récemment et se sont tous deux écrasés « peu après leur décollage ».
Boeing risque gros en Chine
En tout état de cause, l’immobilisation risque de coûter cher au constructeur américain, déjà pénalisé par le crash de Lion Air , tant le marché chinois est important. Il absorbe près d’un Boeing 737 MAX sur quatre. Et tant ce deuxième accident en quelque mois va ternir l’image de l’appareil.
Ironie du sort, en novembre dernier, Boeing avait salué la livraison de son 2.000e appareil en Chine et il s’agissait justement d’un Boeing 737 Max, destiné à la compagnie aérienne Xiamen Airlines. Et moins d’un mois plus tard, c’est aussi un appareil de ce type qui était le premier à sortir de l’usine chinoise de Zuhan. Là encore un symbole, même si seuls les finitions intérieures (sièges, équipements de divertissements, toilettes, et chauffe-plats) de cet avion destiné à la compagnie Air China avaient été réalisées sur place.
La Malaisie et l’Inde s’interrogent
Sans oublier que cela aura sans doute aussi des conséquences sur les carnets de commandes de l’appareil. Bien que n’en possédant pas encore dans sa flotte, la compagne Malaysia Airlines a indiqué au journal local, « The Star », avoir « contacté Boeing » dans le but de disposer « de plus de détails techniques » dans la perspective de la livraison de ces appareils en 2020.
En Inde, d’où plusieurs victimes sont originaires, la direction de l’Aviation civile a aussi indiqué qu’elle allait demander des informations supplémentaires à Boeing mais aussi auprès des deux compagnies aériennes, Jet Airways et SpiceJet, qui exploitent de tels appareils.
Interrogée par NDTV (New Delhi Television), la compagnie aérienne SpiceJet a par ailleurs indiqué qu’elle continuait à faire voler ses 13 Boeing 737 MAX. Par contre, plusieurs appareils de Jet Airways, dont des Boeing 737 MAX, étaient immobilisés au sol ce lundi, selon le « Times of India ».