Dr René Massiga Diouf met en exergue les menaces qui pèsent sur Tassinère
Dans le cadre de la mise en œuvre de son programme « Veille informationnelle sur l’environnement à Tassinère, Pilote-Barre et Salguir-Vie TAPISA », African Journalists Forum (AJF) a organisé jeudi 25 juillet 2024 dans la zone de Tassinère, une localité de la commune de Ndiébéne-Gandiole, située à une vingtaine de kms de Saint-Louis, une visite de presse sur les changements climatiques et ses conséquences.
Le président de l’AJF, Dr René Massiga Diouf a saisi cette occasion pour attirer l’attention des pouvoirs publics, des décideurs et autres partenaires de l’Etat, sur les problèmes environnementaux auxquels les populations de Tassinère et des localités environnantes sont actuellement confrontées. Ces difficultés sont relatives aux conséquences désastreuses engendrées par les changements climatiques.
Il a rappelé que l’objectif de cette visite de presse, est de collecter sur place des informations liées aux menaces qui pèsent sur Tassinère. Il s’est agi ainsi de recueillir les avis des populations et des experts de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Ce qui permettra d’amener le Gouvernement à prendre des mesures rapides et efficientes en vue de sauver Tassinère.
René Massiga Diouf a laissé entendre que les changements climatiques sont devenus un phénomène mondial auquel les Etats n’ont pas encore trouvé les solutions les plus adéquates.
Il a, à ce propos, précisé que le Sénégal est confronté au même problème dans sa zone côtière allant de Saint-Louis à Dakar et même dans la petite côte, « nous sommes témoins de la tragédie de la disparition des villages de Doune Baba Dieye et de Keur Bernard ».
De nos jours, a-t-il poursuivi, « nous assistons cependant à une régénération de la nature, qui fait que ces villages commencent à retrouver leur attrait d’antan ».
C’est dans ce sens, a-t-il souligné, que les membres d’African Journalists Forum organisent ces visites de presse qui permettent de sensibiliser les nouvelles autorités sur l’urgence et la nécessité de protéger certaines zones côtières qui subissent les effets des changements climatiques.
Il a fait savoir que les villages gandiolais de Tassinère, Doune Baba Dieye et de Pilote-Barre sont très impactés par les changements climatiques et sont dépossédés de leurs biens.
Avec la furie de la mer, a-t-il rappelé, « les populations ont fui et les réceptifs hôteliers ont disparu, les habitats sont envahis par les eaux, par intervalle régulier, c’est pourquoi nous intervenons pour alerter les autorités étatiques et les inviter à venir en aide à ces populations ».
Dr René Massiga Diouf, journaliste à la Rts, est largement revenu sur les menaces qui pèsent sur la zone de Tassinère, exprimant un sentiment de crainte sur l’habitat des populations, avec un probable phénomène de submersion, qui risque d’engloutir les habitations, « à chaque avancée de la mer, les eaux occupent les habitations et les populations s’en vont ailleurs, laissant derrière elles leurs maisons ».
C’est pourquoi, a-t-il ajouté, « nous devons déployer d’autres efforts en matière de sensibilisation et d’action, en vue d’amener l’Etat et les autres acteurs à intervenir pour faire face à ces problèmes environnementaux, les populations doivent également s’organiser pour accroitre leurs moyens de résilience, avec l’appui des acteurs dans le dispositif organisationnel ».
Parlant des conséquences de ces changements climatiques sur le Gandiolais, Dr René Massiga Diouf a mis en exergue le phénomène de la salinisation des terres noté dans cette zone très agricole, « 45% des acteurs agricoles ont perdu leurs terres avec la salinisation, ce qui a accentué le phénomène de l’émigration clandestine, combiné au déplacement des populations vers l’intérieur du pays et vers la Casamance ».
Mbagnick Kharachi Diagne (Journaliste Consultant)