Alzheimer : faute de guérison, les chercheurs veulent ralentir la maladie

Santé

Des chercheurs toulousains ont élaboré un traitement qui permettrait de contrarier l’évolution de la maladie d’Alzheimer, rapporte France 3.

Cette nouvelle découverte pourrait redonner espoir à de nombreux patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Une équipe de chercheurs de l’institut de mécanique des fluides de l’université de Toulouse-III pourrait avoir mis au point un traitement visant à ralentir la progression de cette maladie neurodégénérative fréquente, qui touche environ un million de personnes en France, rapporte France 3 Occitanie. À ce jour, malgré les efforts du secteur de la recherche, il n’existe aucun traitement permettant de guérir d’Alzheimer.

Les chercheurs toulousains, en collaboration avec une équipe américaine de la célèbre université Cornell, ont donc décidé d’explorer une piste de recherche alternative en se concentrant sur le débit sanguin observé dans le cerveau lors des premières phases d’Alzheimer. C’est ainsi qu’après cinq ans de recherches ils ont pu mettre en évidence, dans la revue Nature Neurosciences, l’importance, en début de maladie, du débit sanguin dans les vaisseaux les plus fins du cerveau chez des souris atteintes de la maladie. Et ce, « alors que, depuis longtemps, la maladie d’Alzheimer est classée parmi les maladies neurodégénératives sans origine vasculaire », relève Sylvie Lorthois, membre de l’équipe de chercheurs toulousains, auprès de France 3 Occitanie.

Un anticorps pour améliorer le flux sanguin

Selon les résultats de leurs études, une obstruction du flux sanguin cérébral serait une des premières manifestations de la maladie chez les patients, occasionnant des pertes de mémoire et des difficultés à exécuter des tâches courantes. Cette obstruction est due à la présence de globules blancs baptisés neutrophiles et qui adhèrent aux parois de ces vaisseaux très fins du cortex cérébral (aussi appelés capillaires) jusqu’à bloquer par endroits le flux sanguin. Une découverte qui a donc conduit les chercheurs français et américains à développer un anticorps agissant sur ces fameux neutrophiles. Grâce à cet anticorps, le nombre de capillaires bloqués diminue et le débit sanguin cérébral augmente. Conséquence : il est possible d’observer une amélioration de la mémoire à court terme chez les souris.

Selon les chercheurs, la piste est prometteuse car, à défaut de pouvoir guérir complètement les patients atteints d’Alzheimer, elle pourrait ralentir l’évolution de la maladie. L’anticorps développé a prouvé son efficacité sur l’animal. Reste à savoir s’il fonctionnera aussi bien sur l’homme. Plusieurs simulations numériques mettent en évidence un mécanisme d’obstruction du flux sanguin cérébral similaire chez la souris et chez l’homme, relaie France 3 Occitanie. D’où l’espoir que le traitement sera aussi efficace chez l’être humain.

lepoint.fr